Les saisons m’appellent

 

Le soleil s’est posé sur un réverbère.

L’automne est en retard
Il m’avait donné rendez-vous sur les branches d’un mûrier
Que les vers à soie n’ont toujours pas déserté.

Le ciel aura un voile de soie-brume
Entre un soleil-chrysalide
Et les branches délavées d’un figuier-miroir de lune.

Les araignées
Jalouses
Voudraient engranger les rosées
Pour voiler la pluie
Sur les branches vides des pruniers
Les longs soirs d’hiver
Où tout attend le départ des saisons
Les bandes noires de sansonnets
Les troupeaux de caribous
Toujours prêts à partir
Quelque part
Dans les contrées désertées de raison.

Les saisons m’appellent.

Octobre 2002