Leurs corps n’ont plus de visage

 la paix lynchée

Dans un coin
Au premier étage
Recroquevillés avec l’infinitude de la peur
Ils attendent.
Dehors
La haine avance
Sans bandeau
Sans masque.
Elle a trop de visages.
Sa main
Longue
Trop longue
Rampe
Jusqu’à la porte.
Elle a toutes les clés.
Elle monte l’escalier
S’abat sur les regards en désespérance
Et les jette du haut de la peur
Dans les bras de l’inhumain qui hurle.
Orage.
Grêle.
Leurs cris se perdent dans la foule.
Ils sont battus-piétinés-écrasés-lapidés.
Les pierres de la haine sont si lourdes.
Leurs corps n’ont plus de visage.
Ils se taisent.
Ils se répandent.
Seules leurs mères les reconnaîtront
Et…
Peut-être
L’enfant de Netzarim.

Novembre 2000