L’inattendu vient

Il pleut .
La porte de l’absence
Bat contre le silence de la nuit .
Le tourment
Immobile
Cherche l’invisible delà la pluie .
Être passager du vent
L’entendre parler avec la voix de l’âme
Aux nuits calmes
A l’ailleurs rempli de songes
Qui comblent le vide des mots non dits .
Qu’il est dur de garder le poème
Dans les enclos du désir
Dans les rets du fini .
Sortir
Poursuivre le bonheur
L’âme des arbres coupés
Le cri de la lande
Poursuivie dans les bruyères par l’infini
Et habiter juste sous les arcs-en-ciel
Les jours d’orage
Quand le soleil n’est pas encore mûr
Et l’hiver se fane sur les pentes de l’oubli .
Revenir
Chaque printemps
Danser sous la neige des cerisiers
Et suivre le vent qui en emporte le sourire .
Ne coupez pas la source des pluies de pétales
La source du désir
Au bivouac des fatigues sans fin
Alors que vient l’inattendu
Sur le chemin perdu
Retrouvé
Des moulins qui comptent le temps
Dans les eaux du souvenir .
Attendre le retour de la belle saison
Avec l’agonie sur les épaules
La déposer dans la sérénité des blés en herbe
Dans les haies bleues-vertes des peupliers
Et regarder enfin les corbeaux s’envoler
Devant l’épouvantail des brassées de blé
Aux épis d’orage
Dressées dans les champs à peine moissonnés
Trempés de soleil et de midis .
L’inattendu vient .
Au loin
Chante le printemps .
Dans les eaux de la vie
Les roues des moulins
Comptent le temps .

Décembre 1997