Mains en exil

Le silence attend .
La nuit s’est perdue .
Elle n’a plus de chemin .
Les nuages se sont arrêtés .
Moi j’avance avec le temps .
La dernière pleine lune du printemps
S’effeuille
Trop mûre
Sur les blés .
Ils seront mûrs au matin .
Le corps des talus attend .
Il y a un appel d’eau au loin .
La semence des avoines
Des hautes herbes
Migre
Avec le vent
Sur les grèves
Désertes
Des mains en exil
Qui se souviennent .
Sur la route
Je suis autre
A chaque instant .
Je ne quitterai pas la route
Celle de la mémoire qui devient .
Il y a toujours un peu de l’autre
Dans mon sang .
Nostalgie du temps
Qui se regarde
En s’en allant
Dans le miroir aux souvenirs
Où l’amour demeure
Delà le tain
Avec les jours qui s’apaisent
Et le solstice des mains .
La soif s’en est allée
Là-bas
Regarder
La nouvelle lune de l’été .
Qu’importe si le temps s’en va .
Demain le coq chantera
Et il y aura encore des cerisiers
De la neige
Des espoirs qui mûrissent
Au bord du possible
Sur les sentiers .

Juin 1997