Mélancolie

aux jardins de Suzhou

Dans son jardin
Assis sur le navire immobile
Le mandarin peint la mélancolie.
Les étoiles du soir
Pêchent les tanches dans les bassins
D’entre les feuilles de lotus et nénuphars.
Dans la brume
Les grues se perdent delà les toits verts et les collines.
Le navire de l’habitude épouse le couchant.
Le pinceau ouvre la cage aux brises
Où tremblent les nuages.
Contre les filets de la sérénité
Les saules pleureurs se sont mis à danser.
Tu es sur l’autre rive.
La pluie sourit aux amours qui reviennent.

Avril-mai 2003