Delà le vol des phalènes

Sur la route de Mandalay
-Existait-elle
Etait-elle quelque part ?-
Delà les murs du palais royal
Delà les remparts
J’aurais tant voulu te voir
Mais les douves étaient désertes
Sous le soleil inquiétant de mon désir.
Dans les bols des moines
L’aube se baignait avec le matin.
Tu ne peux pas t’en souvenir
Tu n’y étais pas.
Le monastère de jadis
Avec ses bois dorés
M’a invité.
J’ai failli accepter.
Je pensais
J’espérais te voir
Mais on était si loin
La route n’existait même pas
On n’aurait jamais pu se voir.
Il n’y avait que le regard
Mon regard
Pour t’imaginer
Te voir
Et le fleuve
Où dérivait mon âme
Avec le sable et les pagodes des rives
Les troncs d’arbres d’or
Perdus sur les ponts qui devaient nous faire rencontrer
Malgré la distance de nos vies
Malgré la distance du temps
Que mon amour voulait effacer
Pour te vivre
Delà le vol des phalènes
Fragilité de l’instant.
Je veux te trouver
Ne me dis pas que tu n’es qu’un songe
Je veux te voir
Remplir les routes et les chemins de ton nom
Rebâtir le palais de Mandalay
Pour te donner rendez-vous à la porte des aubes
Celles qui deviendront jour
Quand la lune se lèvera
Et remontera le fleuve
Avec ses bagages d’espoir.
Je rêve d’être sur la route avec toi
Vêtus d’horizons
D’attendre ensemble le soir.

Mai 2001