Il est difficile de tenir tête au vent

Au croisement du passé et du présent
Où l’instant se meurt à chaque instant
J’ai jeté ma peau et sa soif
Sur un talus d’herbe sèche
Assoiffée
Près d’un champ de tournesols
A peine éclos des lèvres du matin
Qui ne sait jamais où courir entre passé et présent.
Il est difficile de tenir tête au vent.
Les tournesols
Troublés
Devant tant de nudité
Nue d’apparences
Ont tourné la tête.
Quelques-uns ont voulu regarder.
Leurs regards-instants ont suffi.
Ma peau et sa soif
Se sont refaites
Plus lourdes
Plus denses
Sur les talus en devenir
Où se desquame le présent
Plus il avance.
Mirages de solitudes
Trop vraies pour être mirages.
Chanter à tous les croisements
Pour se donner courage.
Par qui sont faits nos songes ?
Delà les rails du temps
Le futur
Cheval féral
Insouciant
Court avec l’horizon de la plaine.

Juillet 2001