Incertitude

Une île
Un seul lit
Deux rives.
Eau multiple
Yeux vides.
Je croyais
Qu’il n’y avait plus d’eau dans la rivière
Seules mes larmes
Celles des nuits trop longues
Où j’avais si peur que le soleil ne se lève.
Rivière d’arbres.
Non fleuris.
Où vont-ils ?
J’étais seul
Et multitude de visions
Sur cette île
Pensée non réflêchie
Qui s’en allait à la dérive.
Pourtant
Là-haut
Le faucon était en haut de mon désir
Eclair libre
Qui plane
Fond
Remonte
Les ailes intactes d’espace
Dans mon regard
Ivre.
Ligne de roseaux
De chardons secs
Au bord de l’eau
Sur l’autre rive.
Dans le lointain
Une voix.
Etait-elle audible ?
Je l’ai suivie.
Elle était rivière d’espoir
Cheval sans maître
Faucon
Danse de flammes
Tempête
D’entre les bancs de sable
Mouvents
Au pied du pont
Qui me traverse.
Voix persistante
Appel de ce que l’on voudrait entendre
Yeux trop noirs
Trop nuit
Trop de larmes où se perdre
Devant la porte à franchir
A peine entrevue
Aux battants d’herbe.

L’eau
La voix
S’en sont allées
Là-bas
Où il n’y a plus d’île
Ni lit
Ni rives
Où l’espoir se noie.

Cette nuit
C’était inespéré
Dans la rivière
Il a neigé.

Février – mars 2001