J’ai dû sortir pour cacher mes larmes

La mer ne sait plus d’être pleine ou vide.
Elle ne sait même plus d’exister.
Pourtant
Les pleines lunes aiment toujours s’y baigner
Parmi tant de navires à la dérive
Qui cherchent leur route sans la trouver.
Dans la chambre des secrets de l’âme
On a bâillonné l’amour et décapité le désir.
J’ai dû sortir pour cacher mes larmes.
Sur la mer aux luzernes de ma plaine
Les étoiles et les lucioles dansent
Sur un immense chant de lumière
Intermittente
Qui se perd
Se cherche
Se retrouve
Tout en se sentant complètement perdue.
Je ne me rappelle plus ton visage.
J’ai couru sur les chemins de mon enfance
Pour y chercher ton sourire
Nostalgie de paupières qui se plissent
S’illuminent
Se font lèvres
Pour des yeux en plaisir.
J’ai frappé à ta porte.
J’en ai la main en sang.
Tu ne veux plus ouvrir.
Je me sens perdu.
Je suivrai les erres du vent.
Il sait où se trouve la porte des instants nouveaux à découvrir.
Il me l’a promis.
J’irai jusqu’au port des départs
Où l’inconnu à ses navires.