Il fait froid.
J’ai voulu prendre la route de ton sourire
Mais il s’est figé dans un arc-en-ciel de glace.
Je sais que très loin il y a un point d’eau
Perdu dans la savane de mes songes.
J’irai les laver
Les désaltérer.
Viendra-tu y boire à la tombée de la nuit
Avec les guépards et les girafes
Avec une bande
Immense
De flamants
Qui se traînent
Rougissent
De nuage en nuage ?
Je t’attendrai.
Je veux voir ton visage
Et après m’en aller
N’importe où
Avec le souvenir de ton regard qui me regarde.
Les vautours n’étaient pas loin
Leurs cris remplissaient l’horizon sans pluie
Les couchants sans ombre.
Les hyènes les chassaient
Mais ils revenaient sur les charognes du mensonge
Que tu connais bien
Tu l’as chassé pendant tout l’été
Avec le gibier prisé par les bien-pensants.
Les larmes des crocodiles apeurés
Ne consolent personne.
L’inconnu nous fleurira de déserts et océans.
Mais ne sois l’esclave d’aucun paysage.
Je t’attends libre
Héron des plaines d’eau
Au bout de ton voyage.
Il y a des arbres qui s’en vont avec les dromadaires
Des arbres nomades.
Des chevaux les suivent dans le désert immobile.
Les faucons planent avec l’aube.
J’ai mendié de l’eau à ta source.
Tu as refusé de me donner à boire.
Dans la savane sans fin
L’arbre qui vit de solitude
A eu pitié de ma soif.
Le soleil se noie doucement dans le fleuve aux espoirs.
Tu ne le connais pas
Tu ne l’as jamais descendu ni remonté
Il ne t’intéresse pas.
La lune m’en parle d’entre les mosquées.
Je ne sais plus lesquelles.
Les dunes m’en parlent depuis toujours.
Je saurai où te trouver.
Je n’ai pas fermé la porte.
Novembre 200