Labyrinthe des séductions

Sur la lande
Une brume de songes
Une lumière de lointains insaisissables.
Ce sont les soifs de l’été qui s’en vont.
Ton regard saura-t-il les arrêter
En faire des orages
Et désaltérer les puits secs
Où le sable s’accumule avec les mirages ?
Qu’importe
Je les retrouverai plus tard
Quand la bruyère reviendra allumer les feux du ciel
Endormi sur les draps verts d’un visage infini que l’on aime.
Quel amour y dessinera le tien ?
Je trouverai son chemin
Celui du labyrinthe des séductions
Sinueuses et subtiles
Qui font vibrer l’instant
Et je franchirai
Avant de m’y perdre
La falaise-horizon
Aux pénombres bleues d’une nuit de lune.
Alors
Où que tu sois
Je t’aimerai avec le galop d’un troupeau de licornes
Et j’aurai dans mes mains
Talismans d’espoirs oubliés
La lave et l’obsidienne
Fruits mûrs qui font trembler nos hanches.
Nous écouterons
Ensemble
Le silence sonore des abeilles
Quand elles parlent
Les après-midis
Aux fleurs et aux arbres.
Je sais que tu les entends
Tu as le même sourire qu’elles.
Pourtant je ne connais pas tes lèvres.
Mais nous construirons un pont
Solide
A nos appels
Et nous passerons sur l’autre rive
Où nos vies s’y sont déjà donné rendez-vous
Où elles s’espèrent
S’attendent
Emerveillées d’une aile de couchant
Qui passe au large
Loin
Tout près du bonheur
Qui vit
Rit
Même s’il est tourment.

Août 2001