Le printemps n’a pas changé de visage.

Le printemps voulait changer de visage
Il avait trop de couleurs
Il ne voulait pas être le séducteur de l’hiver
Son sourire était plein d’horizons
Où l’on courait avec le vent
Avec les songes perdus
Avec les lointains des saisons.
La chambre des aquarelles déteintes
Attendait les beaux jours
Pour s’illuminer des longs mois d’été.
La mélancolie s’était trop nourrie de timidité
De couchants fragiles
Prêts à tomber
Où le cœur ne sait plus dessiner
Dire les mots attendus pour vivre
Les mots-fleurs des visions
Sans chemins
Sans éclosions annoncées
Aux pétales de visages
Qui promettent des anthères pleines
Pour l’amour des nuits claires
Avec la joie d’être ensemble.
Les arbres s’habilleront d’un vert tendre
Complices de demains qui nous changent.
Les roseaux fleuriront au fil de l’eau
Où s’embarquent les nuages.
Ils sont partis.
Tu ne viendra plus.
Je ne t’attends plus.
Le printemps n’a pas changé de visage.

Octobre 2001