Quoi qu’il arrive

A Etretat
L’aiguille n’est pas creuse.
J’y ai commencé à coudre
Jadis
Malgré sa plénitude.
Elle est toujours si grande
Si fine
Elancée
La mer avance et se retire à ses pieds
Mais le bateau y est immobile
Sans amers
Sans ancres
Sans amarres
Il attend un départ
Peut-être inventé
Hors habitude
Quelque part.
En as-tu entendu parler ?
Tu n’en connais pas le chemin.
Sauras-tu le trouver ?
Peut-être au gré de l’espoir
Que tu as fait naître
Sur les plages du musée du temps
Qui ne passe pas au rythme que tu voudrais lui donner.
Donne-moi un sourire
Et le bateau repartira.
Il m’a déjà trop enfermé
Dans la mémoire inutile
Du passé.
Fais-le partir
Il est des mers inconnues
Inexplorées
Seul le désir en connaît le secret
Delà tous les amers du temps.
Alors l’aiguille sera creuse
Et tu sauras en trouver l’ouverture sous la mer
Grâce aux légendes.
Nous y entrerons ensemble
Et découvrirons des trésors à tous les étages
Nous monterons les escaliers en courant
Pour admirer des songes d’or et cristal
De sables si fins de soifs
Que nous finirons par boire la mer
Ses aventures
Ses navires qui partent et reviennent
Chargés d’épices et de musiques lointaines
Et notre bateau voguera vers l’espoir unique
Celui qui fait vivre
Malgré l’envie
Parfois
De mourir.
Quoi qu’il arrive
Sois avec moi jusqu’au bout
Là où il est inutile
Entre nous
De dire

Juin 2001