J’ai suspendu de nouveaux fruits aux peupliers.
Les branches sont caressées par les nuages.
Elles balancent les songes avant qu’ils ne tombent.
Croix en feu.
Flammes d’une haine sans pitié.
Elles mûrissent les yeux de larmes.
Les fruits risquent de casser les branches.
Les visages se confondent avec la nuit.
Les arbres respirent l’horreur.
Corps exsangues
Battus
Mutilés.
Sont-ils trop foncés ?
Dans les champs à coton
Les huppes chantent le printemps.
Delà les rives le tabac est en fleur.
Les pétales sont blancs.
Les caféiers ruminent le désarroi des nuits blanches.
Ils sont rouges de larmes.
Il est des échos de désespérances
Glanés dans les haies et les arbres
Où chantent les huppes des songes.
La plaine récite les regards éperdus
Litanies des peurs enceintes de lunes filantes
Qui s’abîment
Sans visage
Dans les champs de canne à sucre coupée.
Les croix continuent à brûler.
Novembre 2008