J’irai pêcher les brumes du matin

 

Parterre de goélands et de voiles sur la mer.
J’irai pêcher les brumes du matin
Agrippées au silence
Avant qu’elles ne deviennent lumière.
Tu m’attends au port des hérons qui s’envolent.

 

Fleuves de buffles et de pleines lunes
Au bas de l’horizon
Qui broute le mystère.

 

Les rizières paissent les lunes et les buffles
Où rumine la beauté du désir.

 

Rien n’est décidé sur les chemins qui m’appellent.
J’irai à ta recherche
Avec le tourment qui exalte mon regard
Mes mains en détresse
Oubliées en de lits défaits
Tièdes de visions disparues à l’aube inattendue.
Tout sera sur mes lèvres en sang.
Elles ont tué l’ennui.

 

Les marais
De leurs yeux de fange
Regardent la mer des roseaux dormis.
Nostalgie d’espaces
De clartés oubliées
D’illuminations au bout de l’horizon.
Tout voudrait disparaître.
Redevenir.
Revivre delà les songes qui m’émeuvent.
Tout m’interpelle sur mon chemin.
Saurai-je aller jusqu’au bout?
Dans les blés et les trèfles
Les nids des cailles s’attendent à éclore.
Caresses d’oiseaux qui espèrent.

 

Pouvoir s’envoler.
 
L’horizon est si vide.

 

J’irai pêcher les brumes du soir.
Laissez-moi respirer.
Je ne veux pas me noyer.
Tout est transparent.

 

Parterre de goélands et de voiles sur la mer.

 

 

 

Septembre 2008