La plaine
Mûre de blés et de nuages
Sème son infini de corbeaux
Où les hulottes chantent le chemin des songes.
Les coquelicots s’entrèflent dans les luzernes.
De la fenêtre je ne vois qu’une route.
Solitude et abandon de l’infini.
Va-t-elle quelque part ?
Cerfs-volants et arcs-en-ciel se mêlent dans le désir
Qui balaie la plaine sur les lucioles
Celles des nuits douces
Avant que l’espoir ne s’en aille
Sur une route de nulle part.
L’épouvantail du terrain vague
Où pleurent les rails et les herbes inconnues
Regarde les papillons qui volent de désir en désir
Sur les banalités de l’amour dit et redit
Sans s’apercevoir que tout se fane.
Broussailles infestées de ronces.
Geais peints d’un ciel d’étangs naufragés.
Brumes de rives qui s’en viennent au rendez-vous.
Cours d’eau pour le frai des brochets dans les iris jaunes.
Lèvres de lune à la lisière des champs qui écoutent.
Silence.
Mon sourire fleurit.
Ton visage m’appelle sous les glycines du désir.
Je te chanterai les litanies des rogations
Sur les petits chemins bordés de printemps
Où courent les enfants avec les loriots du matin
Vêtus d’aubes et de pétales de cerisiers.
Tu me trouveras sur la route des caresses espérées
Au carrefour de la parole.
Là se croisent les prophéties et l’instant.
Mars-avril 2009