Chant du silence

Chant de ce qui se tait
De la neige qui tombe.
Ce brouillard qui aveugle la plaine.
Impasse de la solitude.
Routes blanches de poussière
De promesses.
L’infini est toujours de l’autre côté
L’inconnu
La frontière à ne pas franchir
Où feulent les tigres
Où les mythes sont en orage
Où le visible se pare d’invisible.

Talus inutiles.

Arrogance
Ignorance qui croit savoir
Voir
Expliquer
Toucher les trains qui passent
Les poursuivre
Les arrêter
Là où le malheur finit par se fatiguer
Se résigner
Se muer en mensonge.

Rire de hyènes blessées.

La prairie est vaste.
Les roseaux dansent le silence.
Le désert s’est assis aux portes des étoiles filantes
Paroles du désir
Du songe
Qui sourit au silence.
Jardins isolés au loin
Caressés
Où l’amour s’invente.
Blanches colombes prêtes pour l’aigle
Eclair qui fond soudain
Dévore
Se tourmente.

Sentiers ignorés de chacals qui passent.

Les printemps
Se sont donnés rendez-vous sur les pruniers
Qui écoutent
Eperdus
Le silence.

Avril 2006