Complainte d’une corne de brume

Arriver à la mer
Le matin
Avec l’infini de l’oubli
Avec la complainte d’une corne de brume.

La plaine chante dans les champs
Sur les arbres aux lichens connus
Aimés.

Errance de neige dans les pins
Dans les pluies ténues des couchants
Dans les tendres caresses de nulle part.

Douceur du lointain
Qui somnole dans les voiles
Dans les branches immobiles.

Solitudes de bûchers sur le fleuve
Cendres d’illusions
Déceptions de songes sur les rives.

Les nuages voyagent dans la plaine
Avec les cygnes blancs de passage
Vers l’autre côté de la montagne.
La route est large
Elle fuit dans les blés à perte de vue.
Les herbes ont perdu la raison.
Quelques arbres
Quelques chants de l’inutile.
Tout se perd dans la poussière
Monotone
D’une cantilène de compassions
De banalités tranquilles.

Odeurs acides
Automnales
D’appeaux
D’oiseaux de passage
De foins tardifs
De fleurs qui se fanent.
Cris de couchants et de brumes.
Cornes égarées dans l’espace.
Tout traverse l’inconnu des songes
Attendus
Impatiemment
Sur les quais du voyage.

Eaux d’horizons invisibles.

Regarder sans voir.
Sérénité de brumes transparentes
Draps légers d’un soleil opaque
Immense
Endormi sur la plaine.
Penser à la haute mer
Aux falaises.
Méditation stérile des vagues.

Affolement du silence.

 

 

 

Septembre 2005