Cri dans la steppe

Le rare cri d’un oiseau dans la steppe.
Déchirure de tant de solitudes
Où le désert pleure son infini
Perdu sur les chemins de l’habitude.

Dune après dune
Absence après absence
Ne faire qu’un avec les choses et le temps
Regarder la lumière
S’en imprégner
Pour aller jusqu’au bout
Jusqu’au but
Toujours éphémère
Toujours inutile.

Si j’avais su…

Cri désespéré
Pour ne pas se laisser enfermer
Pour ne pas suffoquer.

Hier
Trop tard.

Aujourd’hui
Conséquences inconnues.

Demain
Espoirs jamais sûrs.

Pentes de blé mûr.
Les alouettes chantent la joie du jour qui vient.
L’automne arrivera plus tard
Avec les feuilles de platanes tombées la nuit.
Les brumes et le givre arriveront avec le soir
Où les enfants courent se perdre
En cherchant les cachettes des songes
Restés sur le bas-côté
Au milieu des buissons
Des ronces
Des chardons
Sans nom.

Nues visions d’été au rendez-vous avec la mer
Avec les vignobles
Avec les luzernes nocturnes
Parsemées de mouettes
Couleur de colza délavé.

J’ai décidé d’aller là-bas
Où la plaine se pare de tournesols
Pour la fête des peupliers.

 

 

Septembre 2005