Peur des lassitudes

Le désir fleurit à chaque branche
L’amour mûrit à chaque fleur.
Nostalgie
Jubilation
Peur des lassitudes
Des visions aveugles.
Il neige sur les vitres de demain.

Hier.

Quelques nids d’hirondelle sous les gouttières
Un bonze sur l’escalier
Un grand arbre dans la cour égaré
Un accordéon sur le fleuve.

Le temple sommeille dans sa béatitude.

Les nénuphars
Rosissent l’aube d’émois non dits
L’écume du vent
A la préoccupation du ciel qui tombe.

L’amour
Plus grand que le bonheur
Boit aux sources des puretés oubliées.
Qui peut le profaner ?
Les grilles du jardin
Le nôtre
Sont vertes d’ombres.

Avant de partir
Je voudrais voir vos visages
Vos espérances
Vos saisons
Les arbres à orages
A pluie
Où nous attendions d’étancher nos soifs.
Je repasserai sur les sentiers de l’été
Et traverserai  la lande des médiocrités
Qui connaît toutes les réponses
Même devant l’océan vide
Rempli de sourires fanés
De regards éteints
Qui étaient si verts sous l’écorce des mûriers.

Le temps n’a pas de maître.

Soleil liquide sur les inquiétudes du matin.
Les trèfles attendent la parole du soir.
Les agapanthes bleuissent les amours probables.

Lassitudes.
Les allées sont lasses d’attendre.
Coquelicots à la dérive dans les blés.

Juin 2006