Plaine gercée d’espoirs vides

Au fond de la nuit
Lavée des doutes
Des vérités imposées
Mon printemps n’a pu dormir.
Il se mettra debout à l’aube
Sur les pentes et les rives
Avec les coqs promis.

La mer et les oiseaux se parlent
Se répondent.
Les hautes herbes interrogent les silences
Lèvres gercées d’espoirs
Vides
Rivières de la plaine
Dans la multitude de la mort.
Quel crime ?
Silence du vol des martinets dans l’espace .

Il se fait tard.
Jusqu’à quand le souvenir vivra-t-il ?
Au milieu de nulle part
L’amour
Avec ton regard
Grimpé aux aréquiers
Descendra apprivoisé par les vents.

L’espoir dévale les collines
Bâties par l’espérance.
Etre sur le point de réussir.
Couchant espéré
Estompé par les brumes.
Le passé disparaît et ne pense qu’au retour.
La route va-t-elle quelque part ?
Je voudrais tant le savoir.
Il y a des oies sauvages dans ma cage.

Avalanche de cygnes blancs dans la neige.
Nuages d’oiseaux en pleine lune.
Le soleil
Avec les sternes
Apprendra le chemin de l’espérance.
La saison des pluies commencera demain
Quand la soif aura demandé pardon à la plaine.
Ombre de faucons sur les regards.
Quelqu’un peut arriver.
L’eau est sûrement quelque part.
Mirage de l’inespéré.
Les cygnes  fleurissent sur les rives
Dans les champs
Avec les herbes hautes
Ensauvagées d’espoirs
Vides.
Les arbres éclatent.
Ils ont décidé de sourire au printemps.
Ils veulent dépasser le banal
L’inutile.
Songes à la dérive sur les sentiers.
Illusions perdues sur les rives.
La nuit cherche un regard.

Les bleuets seront toujours dans les blés.

Décembre 2005-janvier 2006