Poussière de tessons

La route est blanche.
La poussière est aveugle.
Les talus ont perdu l’horizon du chemin.
Les cerisiers sont nus.
L’espoir se répand
Doucement
Dans les espaces des orages.
Il pleut.
On pleure le demain.
Les brumes descendent les collines.
Harmonie.
L’eau se donne à la rive
Aux mystères oubliés
Où jaillit l’enfance.
Dispersion de tessons
Inutiles.
Floraison de bruyère
Minarets invisibles
D’une lande espérée.
Maïs en herbe
Tessons verts
Brisés
Dans les lierres de la plaine.
La neige est encore loin.
Les saules étêtés de la rive
Humbles tessons-sentinelles
N’ont pas vu les oiseaux s’en aller
Chercher le vent
Delà la saison du froid
Où la peur est poussière.

La porte est ouverte aux tessons bleus.
Mirages.
Oiseaux de mer dispersés dans le vent.

Octobre 2006