Courir après le vent

Les renards et les licornes
Masqués de printemps
Sont partis poursuivre le vent
Enfui
Très loin
Dans les roseaux des étangs
Caresser les visages
Fragiles
Avec les mains des orages
Qui hantent mon âme.

Mes sentiers
De nulle part
Accompagnent ma poursuite
Mes rencontres
La surprise de chaque instant
Où niche le vent
Sa liberté
La joie du regard qui m’appelle
L’amour de la vie qui me cherche.

Je l’ai entendu dans les branches des grands arbres
Demander aux saisons la beauté des équinoxes
La folie des solstices
La route des brumes et des martes qui se cachent
Pour percer les secrets de la lumière
Qui se pose sur qui elle veut
Quand elle veut
Avant de s’embraser
Recréer toute la joie de la terre.

Les oiseaux donnent rendez-vous aux soirs
Dans les nids des songes
Dans l’écume des mers et des fleuves
Que le vent sème d’étang en étang de nuages
Informes
Transparents
Jusqu’au débordement cosmique de l’amour
Que l’ivresse s’approprie et épanouit en printemps.

Les renards ont perdu les licornes sur les chemins.
Le vent
Pourchassé de couchants intenses
S’est arrêté dans le délire des lointains.

Mars 2011