J’irai au désert

Les roses des sables ont fleuri dans les oueds
Avec la soif
Avec les horizons sans lointains
Avec les désirs sans infinitudes.
Les locustes ont essaimé de l’invisible
Elles ont bruni sur les dunes.
Les nuages ont perdu le chemin du vent.

L’orage attendu voudrait éclater dans la nuit.
Auras-tu un abri près de l’infini pour aimer ?
Fais attention aux chacals et aux renards
Ils chassent les étoiles et les songes sur le sable
Masqués de semblants et de miroirs
Pour séduire les hyènes toujours à l’affût
Avec la solitude de chaque instant.

Départ dans les pièges des hauteurs
Où les piverts n’ont plus d’arbres
Où les songes coulent dans l’oubli
Avec la mémoire qui crie au silence
La joie des éblouissements délivrance.
La route des sources se perd avec toi
Avec tes rencontres
Avec les visages
Lumineux
Qui te cherchent.

Sois en compassion avec l’amour des promesses
Même si elles finissent dans les ronces
Derrière les pas des poussières mirages
Où tout s’apaise dénudé du mensonge.
La foule te cherche avec la lune en sourire
Sur les rives des soifs où campe le temps
Les heures si longues avant les fièvres du matin.

Ta journée nous rappelle la joie du printemps
La luminosité des galaxies fuyant dans le vent.

Février-mars 2012