Les buffles ruminent les baisers du matin

Le matin se lave des rosées du soir
Les riz et les blés sont mûrs.
Les buffles ruminent la paille de l’été
Les songes paisibles sous les tamariniers.
Sous le joug du labour le soleil
Si jeune
Embrasse l’amour mendiant des rizières.

Les lèvres
Entrouvertes
Encore tièdes
Enivrent les caresses.
Soyez attentifs à la folie du désir
Au vent dans les champs
Aux feuilles dans les arbres
A tout ce que le baiser emporte.

L’orage incendie le ciel médusé du ponant
La pluie rit avec la charrue et les buffles
Le matin annonce la traversée de la rivière
La fraîcheur des après-midi à l’ombre des éclairs.

Les baisers du matin ont un goût de songe
Dans les bouches offertes au naufrage
Que la haie du désir cache aux regards éperdus.
La galaxie et la pleine lune
Révèlent
Incandescentes d’émotion
Le bonheur des bras qui s’apaisent
L’inspiration du cœur qui médite.

Les buffles ruminent la mémoire des tamariniers
Broutée avec l’espérance des amours promises
Qui remplissent l’horizon du baiser vêtu de lumière
Qui répondent au souffle des vérités trouvées
Chemin tracé sur les erres des oiseaux nuages.

Cri liberté de l’amour attendu.

Novembre 2011