Luzerne dans les blés

Cri de joie.
Déchirement du matin.
Une alouette jaillit des rosées.
Les blés sont mûrs.
Odeur de moissons
De cailles glanées
De nids en délire
Fleuris de luzerne à peine née.

Course éperdue sous les mûriers.

Les chaumes préparent les draps au désir.
Chaleur de regards
Intensité d’horizons caressés par le vent.
Brûlure de lèvres et de hanches
Dans l’attente d’un sourire.
Bœufs et charrue rentrent avec l’été.
Les foins chantent dans les granges
Où la lumière égraine ses syllabes
L’hymne des visages transfigurés.

Arc-en-ciel en cercle
Sur l’aire des amours
Promises
A midi
Sans nuages.
Sérénité d’étables.
Le jour décline dans le vert tendre des songes.

Les iris jaunes se perdent dans les joncs
Avec le soleil et les brochets du soir.
Les piverts sont prêts à s’envoler des platanes.
Les violons bleuissent les champs de lin et la luzerne.
La nuit écrit les légendes des arbres et du vent.
Les blés s’en souviennent.
Les oiseaux de passage arrivent avec l’orage.

L’automne sourit déjà au chant du matin.

Octobre 2011