Prison de nuages

Chevaux sauvages
Au galop
Dans la steppe des orages.
Ils chevauchent le vent
Les genêts des certitudes
Les tournesols des espoirs espérés
Fleuris un matin d’hiver avec les nuages.

Les grappes des robiniers
Sur le sentier du désir
Blanchissent le seuil de l’été.
Sont-elles le lointain de mes songes
Ce souvenir-parterre de brumes
Délivré
Un matin lumineux
Par une aube déchirée par le vent ?

Les oiseaux s’en sont échappés avec les abeilles.
Les ruches sont prêtes pour un nectar de nuages
Pour la parole des visions
Avant qu’elle ne s’estompe
En silences
Audibles
De l’univers.

Arbre mystérieux des pluies
Où éclosent
Tendres
Les roses et les huppes du couchant
Tachées de coquelicots et de lin
De terre et de souches vieillies du temps
Laisse-moi courir
Courir
A travers champs
Avec les nuages de la plaine
Les orages
Qui n’arrivent plus à s’apaiser
Malgré qu’ils n’aient plus faim de tempêtes
De bateaux sans retour renversés.

La nuit s’est effondrée dans les nuages.

Mai 2011