Tout sera comme la première fois

Les visages de l’instant
Appellent aux demains de toujours.
La porte aveugle s’ouvre au vent.
Les arcs-en-ciel se colorent de présence.

Tout sera toujours comme la première fois.

L’absence s’en ira vers la haute mer.
Les serpents y poursuivent les vaisseaux des brumes
Habitude du puits qui pleure l’aventure
Perdu dans le désir de ma course
Folle
Aux collines des songes
Que la lumière caresse
Intensément
De soleils et de lunes
Les soirs
Attendus
Où tout s’apaise.

Un train court sous les frangipaniers
A la recherche d’une gare sans rails
Dispersés dans les sérénités des luzernes
Dans les blés moissonnés sans glaneurs d’enfances.
Les tanches fraient avec les anguilles
Qui songent aux fleuves des hippocampes
Avant de se perdre dans les sargasses.

Oiseaux et nuages dans les branches du vent
Ruches sur les toits et les lingas des orages
Lèvres entrouvertes à l’orée des étangs
Buffles vêtus de soleil vert adolescent
Lointains paisibles chargés de cris de chacals
Qui s’épanouissent en étoiles filantes
En rives de silence fleuries de nénuphars.

Tourment de lianes dans les pénombres
Où tressaille l’amour à donner sous les arbres
Que tu as choisis avec les cerfs-volants de l’éperdu
Qu’éblouissent l’attente des girofliers
La jeunesse du temps assise sur les demains
A peine imaginés
Epanouis au hasard de l’infini retrouvé.

La route de chez-moi
Sent l’aube
L’herbe mouillée
Le chant des rogations dans la plaine
Les mirabelles de l’été
Les javelles des moissonneuses dans les blés
Mêlées à la cantilène des grillons
Qui s’endorment avec les nuits claires
Au bord des lucioles en couchants égarés.

Tout sera toujours comme la première fois.
La saison du désir est vaste.

Juillet 2011