J’ai vu le vent courir dans les roseaux du fleuve

À Giovanni P.

J’ai vu le vent courir dans les roseaux du fleuve.
Il m’a reconnu.
Son sourire
Avait la lumière du matin sur les amandes vertes.
II était heureux.
Oiseleur de songes
Il tournait autour de mon espérance.
Les roseaux dansaient dans son regard
Et les oiseaux s’envolaient des eaux de son chant.
Il se sentait si beau dans mes yeux en fête.
Il s’apaisait de silence.
Parti sur l’autre rive
Je l’ai vu chercher avec les rets du désir
L’ombre
Fragile
Où les midis vont s’étendre.
II m’a fait marcher sur les eaux du fleuve
Jusqu’à ton arbre.
Tes mains dansaient avec les roseaux dans son regard.
Je me suis senti beau dans tes caresses.
Je peux vivre.

Janvier 1996