Le chemin que j’ai pris hier soir

Le chemin que j’ai pris hier soir,
Qui m’a fait croire qu’il allait quelque part ?
Est-ce ton sourire
Ton regard
Où j’ai cru voir une caresse
Chemin si doux
Qui raconte l’exil de l’espoir
Le chant de ceux qui reviennent
Les pas timides de la tendresse
Sur la soif secrète d’un visage
Toujours ouvert à une promesse ?
Le chemin que j’ai pris hier soir
Les nuages et la lumière savent-ils où il va ?
Je n’ai pas rencontré les châtaigniers au bord du vent
Et je n’ai pas vu le soleil danser dans les hautes herbes de l’été
Ni se reposer dans tes bras.
L’ont-ils lancé delà la nuit
Où l’ivresse se tait
Et le jour ne sait plus trouver ses pas ?
Le chemin que j’ai pris hier soir
Est-il celui de nos ombres
Déjà si longues
Qui refusent de mourir
Et s’allongent
Et s’agrippent au soir ?
Au bout du chemin que j’ai pris hier soir
Je suis arrivé dans un terrain vague
Ou était-ce au pied d’un mur
Trop haut
Pour mes forces en voyage ?
Les pas inutiles y enterraient un espoir
Et… la course des nuages.

Novembre 1996