Le vin d’Anacréon

à Jacques Carle

 

Je me suis souvenu d’un ami.
Ce soir Anacréon me verse du vin.
Il a la saveur du désir
Et la couleur d’un couchant sur l’infini.
Ivre de pas dans la plaine
Qui appelle à boire sous les peupliers
J’irai déflorer la nuit
Et chasser la solitude
Dans les bras de l’oubli.
J’apaiserai le désir des chemins
Qui parcourent le corps des vallées
Avant de déchirer le matin.
Alors je regarderai le jour en face
Et je continuerai à espérer
A l’ombre du printemps
Avec Anacréon
En buvant son vin
A peine soutiré.

Décembre 1996