Sur la route du Sud

à Abdelbaki

Près d’un immense rouillé
Une laverie de phosphate
Un mur blessé
Il y a un arbre mort
Immense
Dénudé.
Il n’a d’ombre que sa mort
Et le chant
Oublié
D’oiseaux attendus
Jamais passés.
Sur la route du Sud
L’amour s’est assis à ses pieds
Avec la soif du désert
Et ses mirages fragiles
Toujours en voyage
Suspendus au battement d’un cil
Qui peut soudain les briser.
Personne n’a vu la main tendue
Ni la branche qui voulait revivre
Au-dessus d’un mur déjà sans vie.
Le soir arrive tôt sur la route du Sud.
Sous l’arbre mort
S’assoit la nuit.

Octobre 1996