Un samedi soir à la porte de l’arénas

L’eau qui sait danser les symphonies oubliées
Soudain
Se tait.
Mon âme chargée de silence
Voyage.
Au fond de l’agora je regarde l’espoir s’en aller sur l’étang.
II y a des cygnes blancs au col noir.
Le parc aux haies de jasmin
Aux papillons rares
Attend l’extase.
Mon désir avance.
Une pie heurte un mur-miroir
Ensoleillé.
Elle l’a cru fait de vent et de nuages.
Espace de verre
De miroirs sans visages
Où je refuse de me voir.
Le vide s’abat indifférent sur l’agora avec le soleil du soir qui s’en va.
L’enfant fou aux deux visages
Rit de sa folie
Du songe inutile
De l’espoir.
Très haut s’en vont tout blancs les goélands.
Ils s’en vont vers l’Est.
Est-ce l’ancienne foire de l’Est que chantaient la plaine
Et… l’amour fou
De l’enfant fou parti dans la nuit sans dire au revoir?
Un train passe au loin.
C’est le train des amours perdues
Eperdues.
Sur les toits les palmiers se souviennent d’oasis�mères
Aux bras d’eau
Tendres.
Deux amoureux traversent l’agora
Montent l’escalier du jasmin gavé de soir
Humant le couchant
S’en vont avec mon désir et l’infini de l’espoir.
Seules les hirondelles habitent l’agora de la porte de l’Arénas les
Samedis soirs.
Un papier blanc
Descend l’escalier
Poussé par le vent.

13 juillet 1996