Attends-moi. Je viens.

Les brûlis incendient les champs et la plaine.
Les éclairs fleurissent d’horizons inconnus.
Je t’attends.
Les figuiers sont-ils riches seulement de feuilles ?
J’attends les fruits promis.
Les herbes sont en folie et attendent le feu
Pour délivrer les nuages de l’eau qui arrive.

Les alisiers blancs s’allument de solstices
L’été s’annonce dans les frênes et les geais.
Viens vite.
J’ai cru t’apercevoir dans les lointains
Ceux qui crient le nom de ton visage
La lumière immense du bonheur qui tressaille
D’entre les épis de blé où pupule le couchant.

Je suis impatient de te rencontrer caresser
De jeter l’éclat des galaxies dans tes yeux
De laisser éclore les haies du printemps dans tes mains
Pour que ton sourire s’épanouisse sur tes hanches.
Les petits des palombes parlent de ton amour
De l’enfance qui revêt l’émerveillement de ta lumière
Avant de se perdre dans l’infini du vent qui nous appelle.

Les foudres des orages ont éclos aux nids des éclairs
Les lézards bleus s’allument dans l’herbe aux lucioles
Les aulnes suent le sang à la source abandonnée des champs.
Tu m’as choisi à l’ombre des sureaux et des giroflées
Où l’on a arraché les fougères et les ronces du soir
Pour incendier les étoiles qui tombent en galaxies.
Eclat du linceul des transfigurations annoncées.

Les mûriers annoncent les grives et les loriots
Les aires des ruches et la cire des abeilles sauvages
Le départ des migrations aliformes et des zèbres.
Les enfants courent avec les cerfs-volants et les arcs-en-ciel.

Attends-moi. Je viens. Vite.

Juin 2012