Barque vide

Une barque sur la grève.
Elle est vide.
La grève aussi.
Seul le vent parle dans la voile avec le soleil.
Des orages passent de temps en temps au loin.
L’on m’a dit que quelqu’un devrait venir à midi
Avant d’embarquer pour l’autre rive.

L’espoir a déjà pris place avec le matin.
Seras-tu à l’heure pour dire l’immensité de ton amour ?
J’épie la joie de mon âme qui attend.
Les vagues se poursuivent dans les blés
Jusqu’aux ruches qui chantent la vie qui s’émerveille.
Soudain
Une splendeur fulgurante envahit la barque sur la grève.

Traversée de myriade de soleils en éclats
Vent vêtu d’arcs-en-ciel qui explosent
Gloire diffuse incandescente dans les haies
Dans les grenadiers pommiers qui rougissent
Enflamment l’inextinguible bonheur de l’être.
Halo d’oiseaux harpes enfants transfigurés
Que la beauté miel encens plonge dans l’âme en feu.

Rosée de palombes sur les dattiers en haut des dunes
Filets remplis de lunes poissons étoiles
Eblouissement du visage entrevu dans les éclairs
Où sourit l’infini qui se cherche
S’émerveille
Se trouve
S’incarne en amour sans fin.

Les oiseaux crient leur joie sur les branches du printemps.
Clarté de pêchers sur les collines en fleurs.
La barque est redevenue vide face aux certitudes.
L’attente se nourrit d’espoirs retrouvés.

Je t’écoute parler à la lumière de mon âme.

Novembre 2012