Enfances lacérées

Les hirondelles de mer font-elles le printemps ?
Les falaises les rendent folles de précipices en vertiges.
Délire de sourire au carrefour des possibles.
Les pélicans sont passés très hauts avec les flamants
A la frontière de l’âme qui s’émerveille et s’illumine.
Trèfles et luzernes d’étoiles au fond de la nuit
Où avance la théorie des roussettes affolées éperdues.

L’aigle plonge son regard dans l’infini lumineux
S’empare de foudres et d’orages
Les jette avec force sur les sentiers de l’été.
Les lézards bleus et les salamandres
A l’ombre des charmes
Regardent la danse légère des libellules.
Les lucioles attendent les grillons pour éblouir la nuit.

Les visages se peignent de raisin noir cueilli dans la vigne
De grenades mûries avec les jujubes et les amandes.
Criez dansez festoyez délirez éperdez-vous
Vos yeux scintillent d’insouciance et  bonheur
Sans craindre de lacérer les caresses du soleil.
Mais l’orage stellaire balaie les galaxies
Déchire les blancheurs incandescentes du sourire.

Les enfants ont les yeux écarquillés sur l’imprévu
Qui attend derrière la porte où s’épanouit l’émerveillement
L’innocence des lys sur les collines et les vallées.
Les déchirures seront guéries par l’amour
Qui psalmodie la lumière et les syllabes de tes yeux.
La brûlure de ton regard purifie tous les froids
Toutes les tiédeurs sauvées de l’incendie.

Le vent cour avec le printemps dans les oueds
Au milieu des bourgeons à peine né.
Serez-vous les feuilles des figuiers espérés
Avant que la lumière ne s’éteigne sur les portes ?

Transfiguration des enfants déchirés à l’horizon.                                                                                

Novembre 2012