Feuilles et cris à la dérive sur la route

Les loriots et les geais  surveillent les renards.
Impatience de l’amour sur nos rives.
Dis-moi que les saules et les mûriers
Auront beaucoup de feuilles
Cette année
A pâques.
Les haies sont infestées de ronces et vignes sauvages.

Bande d’enfants aveugles estropiés
Ornières de nuages qui se préparent à l’orage
Branches d’oliviers allumées aux éclairs
Pluie de tonnerres mêlés aux cris de terreur
Cieux noirs de nuits emmurées.
Les grilles de l’espace sont rouillées d’herbe.
Les souvenirs brodent le temps de merveilles oubliées.

Il y a des pages blanches sur tes hanches
Fleurs à peine écloses de ton regard inexploré
Qui attire mon amour et auréole le souffle du vent
Parti à la recherche des blessés de la vie
De tous ceux qui se sentent dépassés ignorés
Inutiles au bonheur espéré et aux ailes éclamées.
Vous serez consolés de la pluie et du brouillard.

Viens me prendre sur la rive de ton silence
Pour me laisser contempler le mystère de ton visage
Où se cache l’aube la nuit tous les chemins de l’être.
La joie se répand peu à peu aux derniers soleils
Qui engrangent les foins de l’été apprivoisé
Les sentiers du désir qui se lave des poussières
Des feuilles d’alisiers sublimées en lumière.

Les chardons bleuissent les mésanges dorées.
Cris de geais dans les chênes et les châtaigniers.
Les coqs réveillent l’étendue des fougères
De l’herbe oiseaux de mer à faucher sur la route.

Sous la rosée une forêt toute neuve sans cris.

Novembre 2012