Je voudrais voir

Mes yeux sont pleins de nuits
De volcans éteints
D’orages espérés à la lisière des larmes.
J’ai su que tu passes avec les galaxies lactées.
Donne-moi de voir le soleil des midis qui tremblent
Qui éblouissent de vie le sentier des grands arbres.
Eclaire mes rendez-vous avec la beauté de ton sourire.

La lumière t’a suivi sur les pentes de l’infini
Tu as jeté dans ses tourbillons les étoiles filantes
Les champs de seigles et d’avoines bleues vertes
Pour crier les joies des étangs et des pluies du printemps.
Les oies sauvages se sont envolées avec l’aurore
Les huppes voudraient les suivre hors d’haleine
Et pupulent enivrées d’enfances transfigurées.

Ne me laisse pas seul avec mes songes
Aide-moi sur la route inconnue
Celle qui s’ignore
Qui ne sait où elle va ni qui elle rencontre.
Je voudrais voir et savoir qui m’attend.
Les goélands se jettent du haut de la falaise
Pour se remplir les yeux d’immense.

Je voudrais voir la clarté des nuits qui explosent
Sur l’horizon des météores et des pleines lunes
Où se colore l’incandescence des foudres
L’invisible chemin des attentes ailes espérances.
Je voudrais voir le vent parler aux macareux
Aux iguanes verts des îles perdues
Aux séquoias d’âges lointains qui me regardent.

Je ne sais aucune route à la lisière du regard
Je risque de me perdre dans les terrains vagues
Loin de la lumière qui paît tes soleils sur les rives.
J’ai hâte de me plonger dans les mers inconnues.

Je voudrais te voir.

Mai 2012