J’irai pêcher sur tes rives

Les hérons cendrés et blancs attendent les grues du nord.
Les nuages ont donné rendez-vous aux arbres et aux étangs
Aux carpes et aux gardons des sous bois
Très loin du désert où s’abreuvent les solitudes.
Sur les joies de l’horizon qui se mêlent aux tendresses
Les baobabs crient les ensoleillements du vent
La lumière éblouissante du passé qui vient.

Les ombres sur la route dessinent les chants de la plaine.
Je voudrais rencontrer les yeux des splendeurs cachées
Les cerfs-volants jaillissants des lumières du matin
L’envol des cris du midi qui aspire aux fraîcheurs.
Les moissonneuses des nids où les cailles s’abritent
Inventent la poussière pour s’abriter dans les chaumes.
Limpidité d’arbres et de rives sur l’eau.

Sous les aliziers blancs
Changeants
La campagne blanchit avec la soif.
Sauras-tu me donner à boire l’eau de tes lèvres ?
Elle jaillit des  horizons lumineux qu’incendie le jour
Ivre de couleurs et d’incandescences vivantes
Où sourient les lointains qui s’estompent au soir.

Je resterai avec ta présence qui nourrit mes attentes.
Tu es la joie de la lune qui se fane avec l’aube.
Je me jetterai dans ton fleuve pour guérir mon amour.
Les nénuphars tissent l’infini au ras des ornières
Que le soleil assèche et transfigure en éblouissement
En trésors de couchants et en échappés d’éclairs.
Paysage de foudres dans la nuit des orages.

Les barques sont parties sur l’autre rive.
Je les regarde s’habiller du mystère perdu
Entrevu avec les tournesols déjà mûrs au loin
Avant que toutes les couleurs ne se fondent en un seul visage.

Il y a de gros poissons à l’orée de ton sourire.

Août-septembre 2012