Les blés sont en fleur

Lumière verte flavescente dans les blés.
La plaine attend l’or des moissons et des chaumes
Delà les épis qui se courbent et se prosternent au vent
Dans une théorie de coquelicots et lys des champs
Cantique d’une voix qui se perd dans le lointain
Ivre de bleuets et soleils perdus dans les lins
Solstice de galaxies et d’horizons retrouvés.

Moisson de poussins de cailles et de perdrix
Glanés avec le chant des alouettes
Avec les béatitudes de l’immensité
Pour battre les visions et les mystères qui deviennent
Pour suivre l’écho de l’été
Les tanches qui dorment dans la vase et les libellules immobiles.
Les étangs entament la cantilène des soirs infinis.

La terre épanouit le chant des fenêtres qui s’ouvrent
Des trèfles qui mûrissent les rosées du soleil
Les splendeurs lumineuses des branches du mûrier
Où les gares de nulle part se donnent rendez-vous
Pour éblouir ceux qui passent et s’arrêtent un instant.
Au loin la mer morte fait chanter faux les cigales
Sur les blés balayés par l’orage et le vent.

Dans les roseaux et les joncs du silence
Les grenouilles bavardent sans fin aux iris jaunes
Aux brochets de lumière que la vie incendie d’éclairs.
Les lampes se sont allumées avec les étoiles.
Les matins se sont levés avec le bonheur
Pour répandre les regards sur le sentier aux attentes
Les caresses du souvenir qui explosent en sourires.

L’hiver sommeille avec les blés qui songent au printemps.
La neige verdira avec la solitude de la plaine abandonnée.
Tout refleurira avec les anguilles dans les fossés
Dans les litanies des rogations qui chantent le grain ressuscité.

Tu guideras les soleils dans la galaxie du temps.

Juillet-août 2012