Les vendanges sont mûres

Les vignes sont mûres de grappes de soleils
Oubliées des vendangeurs aux sarments de l’été.
Les paniers sont lourds sur le dos de l’espoir.
L’amour est symphonie de couleurs à l’aube
Où tu m’as choisi d’entre les portes closes
Pour me verser le vin des plants caressés de soif
De soirs mêlés de galaxies dans les blés.

Les fûts nouveaux attendent les pieds et le moût
Les arômes sourires de la terre
Où s’enivre l’extase des arbres
Les rangées des cueilleurs dans les vignes.
Seront-ils fidèles malgré les miroirs rebelles?
Les alouettes et les grives chantent paisibles
Aux couchants verts oranges des jardins lointains.

Homère et les cailles s’ulyssent dans la mer vineuse.
Le vent traîne les nuages au bord des haies
Des fulgurances des orages ivres d’éclairs
Des incandescences du vin qui bout dans les veines
Pour rire avec l’insouciance du désir mué en amour
En attendant le mystère transfiguré de ton visage
Vignoble de grappes turgides de vie et lumière.

Feu de branches séchées dans l’ennui des fossés
Oubli des fraîcheurs et d’ombres sous les pampres
Souvenir du pressoir qui chante les raisins
L’odeur des ébriétés lourdes du couchant.
Les vins du ponant ont la nostalgie de l’aube
De la blancheur des lumières vertes jaunes
Qui jouent avec le vent et le galop des nuages.

Les invités au banquet sont-ils arrivés ?
Sur les tables l’amour a préparé les fruits
L’éclair coruscant du mystère
L’inconnu des surprises.

Les vendanges sont mûres.

Juin 2012