Ornières de printemps

Il a beaucoup plu cette nuit.
Ornières sur la route.
Risque de s’y perdre.
La boue est partout.
Je voudrais venir te voir
Pour me réconcilier avec toi.
Pourras-tu m’ouvrir ta porte ?

Les fleuves attendent la joie des hauteurs.
L’innocence cherche les rives explorées du pardon.
Pureté des eaux  qui descendent le temps.
Chemin de fatigues à l’orée des larmes.
L’incandescence explosera soudain de l’âme
Qui contemple la lumière.
Ta porte s’ouvre à l’immense.

Les Khmers ont retrouvé le sourire des sentiers
Ceux des eaux incendiées aux mille lingas
Sous les sortilèges des rencontres apaisées du soir.
Sentiers brodés d’oiseaux à l’ombre des sources.
L’annonce de ton rendez-vous m’illumine le visage
Trempé de nouvelles lunes au bras de l’infini
Qui a perdu le chemin de ton regard souvent promis.

Cigales clochettes  suspendues aux couchants
Qui acceptent la main tendue de l’amour
La caresse du cœur qui chante l’extase
L’éblouissement de mon regard qui te contemple.
Viens t’asseoir à ma table
Boire l’incandescence enivrante de l’aube
Pour étancher enfin la soif de ma plaine.

Le jour est déjà haut dans les nuages.
Chevauchée du vent sur les licornes du songe
Dans les pâturages aux rivières du sublime.
Tout est paisible sur les erres aux renards.

Les ornières ensoleillées sont parties en voyage.

 Avril 2012