Tu m’as attendu

Tu m’as attendu.
Je suis venu vers le soir.
Tout est calme.
Les champs se reposent.
Tu as rentré l’araire.
Les grillons se préparent à chanter.
Un essaim de lucioles incendie les luzernes.

La fraîcheur de la nuit parfume les sources.
Les sureaux vannent les ombres dans les ruisseaux.
La mémoire trie les noms des paysages qui t’illuminent.
Tu te mettras à la table des souvenirs
Devant le vin et le pain qui m’a souvent manqué.
L’aube a les paroles du cœur qui se souvient
Qui caresse les larmes de l’amour éperdu.

Tu sais connaître le chant des fleurs et des oiseaux
Ceux qui éblouissent la lumière de ton sourire
Qui crient et s’émerveillent de la beauté de tes gestes
Qui traînent une myriade de soleils sous les arbres.
Sois la main qui me dicte le choix de tes yeux
La branche infaillible des forêts qui explosent
Qui incendient les aurores de l’immense.

Les aulnes verdissent le sang exsudé du midi.
Les huppes nettoient leurs nids dans les vieux peupliers.
Appelle les invités de l’espoir à s’étendre face à l’éclair
Devant les portes grandes ouvertes de ton âme
Où l’amour grandit avec les blés et les cailles.
Le vent poursuit les solitudes avec les nuages
Jusqu’à la frontière des pensées et des mains visibles.

La mer fleurit d’écume au seuil des appeaux
Glanés dans les rives et les rets du soir.
Tu m’a crié la joie des surprises sur la Voie Lactée.
L’infini saura enfin où aller.

La mer est vaste.

Décembre 2012