Les gares de la haute mer

à Catherine

Devant un mur-miroir.
Je n’y ai pas vu mon image.
Je l’ai traversé.
Je n’ai pas peur de la vérité.
La haute mer a des rails.
La vérité a l’habitude de s’y déplacer
Elle aime les rails du fini
Seul le vent les a rencontrés
Par hasard
Et quelques vagues du large
Qui courent sans savoir où
Ni vers quoi
Ni vers qui.
La haute mer a des gares
Très fréquentées
Les vérités s’y bousculent
Les phares en ont entendu parler
Par les vagues qui racontent tant d’histoires.
Même le soleil s’y est perdu.
Les grands fleuves s’y sont donné rendez-vous.
Ils parlent de l’infini
Des sommets
Du non vu
Des chemins sans chemin
Ils se disent amis du vent
J’y ai reconnu le Pô le Nil
Le Mékong l’Irrawaddy
Je les entends parler
Leur concile n’est pas fini.

Mars 2002