Errances immobiles

Quelques cyprès au loin.
Le terrain monte vers des nuages errants.
Le regard de mon corps s’y est perdu.
Il les suit depuis longtemps.
Le ciel est clair.
Il s’ennuie.
Il a pourtant des miroirs où se cherche l’infini.
Les nuages ne vont pas vite.
Leur forme est toujours la même
A quelque cil près.
Les cyprès n’ont pas bougé.
Ils sont toujours là-bas.
Je n’ai pas envie d’aller les voir.
Ils sont trop pris à calculer les heures et les jours passés.
Passés à quoi faire ?
Même le vent est immobile chez eux.
Je m’aperçois que les nuages n’ont pas avancé.
Moi aussi
Je suis toujours là à les regarder.
Avant-pendant-après
Y-a-t-il une différence ?
Seul le temps
Le même
Avance.
Mais j’entends un écho d’espoir à la lisière du demain.
Sait-il encore attendre ?
Ceux qui attendent aimeraient tant le savoir.

Février 1999