On a fauché des ciguës cet été

Ce matin
Le froid a trouvé la porte ouverte.
Il s’en est allé avec ma peau.
Ils sont si intimes
Si fidèles.
Mais où la traînera-t-il ?
Je suis seul avec mon âme.
Je suis nu.
On a fauché des ciguës cet été.
Le froid
L’autre
Monte dans mes désirs.
Ou est-ce la nuit qui parle aux bateaux qui passent
Qui dérivent ?

Au-dessus des brumes après l’orage
Un chant de loriots qui s’en va.
Est-ce l’été
Ou le froid qui revient ?
Je ne sais plus où est passée ma peau.
Est-elle aux sources du temps ?
Qu’importe.
Je suis libre
Léger
Et j’ai une peau toute neuve
Celle du vent.

4 Octobre 1998