Gare solitaire.
Rails abandonnés.
Rouillés.
Je suis seul sur les quais
Avec mes visions et ma valise de liberté.

Je voudrais partir.

J’attends un train depuis si longtemps.
Les trèfles sont fanés.
Le soleil s’écaille
Fatigué
Dans les chaumes trop glanés.
Les oiseaux respirent à peine dans les fourrés.

Je voudrais partir.

Demain
A quelle heure partira le train?
Partira-t-il?
Il a oublié toutes les gares.
S’arrêtera-t-il quelque part?
Je voudrais voir défiler les mûriers et les frênes
Sur les routes qui ne s’arrêtent pas
Dans leurs bottes de paille et de foin
Où j’ai tellement cru à ce qui n’arriverait pas.

Je voudrais partir.

Champs immenses d’étoiles mêlées au désert.

Qu’importe l’horizon attendu
S’il ne m’attend pas?

Les étés du lointain m’attendent-ils quelque part?

J’ai soif.
Le train sera une source attendue.
Il est des eaux claires
Enfouies sous les habitudes.
Je les ai vues dans les herbes rouillées de la nuit.
Saurai-je les herber sur les rives du jour
Les incendier
Et repartir mendier près des songes?

J’en suis sûr.

Demain mon train partira à l’aube.

Juillet 2008