Crois-tu que je suis aimé?

Soif de prairies infinies.
Le désert est partout.
Saurai-je trouver le chemin?
Mourir de soif dans les talus de nulle part.
Je rampe au seuil de ton sourire
De tes bras qui s’ouvrent en caresses.
Je voudrais être aimé.
Ne sois pas ailleurs.
Regarde-moi
Souris-moi
Parle-moi des pluies d’été
Des luzernes dans les blés.

Routes en poussière
Sur la sueur du désir
Qui te cherche en courant sur les grèves
Où les songes veulent traverser la rive.
Caresser le bonheur avant qu’il ne s’en aille
Avant qu’il n’ait franchi le possible
Les limites du désir.

Espérance en fuite sur les sentiers des falaises.
Mon âme s’agrippe aux herbes.
Elle a peur du vide.
L’amour saura-t-il la sauver?
Les feuilles de tes arbres parlent avec les jais.
Silence immense de l’été
Aux rendez-vous avec les après-midi nichés de soif
Où même les couleuvres ont perdu le chemin de l’eau.

Crois-tu que je suis aimé?

Peur du vide.

J’irai glaner la rosée dans les chaumes
A la lisière de l’horizon
Obscurci de milans
Où l’orage couve ses œufs
Turgides d’éclairs-pétales et de pluie.

Crois-tu que je suis aimé?

Mars 2008