Epouvantails dans le vent

Gestes d’épouvantails dans le vent.
Obscurité de corbeaux sur les champs.
Conversations du soir.
Histoires de hiboux sous les toits.
Oratoires assoupis dans la campagne qui attend.
Jeunes pousses d’aulnes au printemps.
Chant de cigales sur l’asphalte de l’été.

Sur la route du passé le présent n’a pas de temps.

J’ai ouvert ma porte aux songes
Descendus des arbres
Lavés des rosées nocturnes
Habillés de soleils et de matins.

Apprendre à vivre est-ce apprendre à mourir?

Les feuilles et les arbres
Du printemps à l’automne
Vivent et meurent en vivant.
Je voudrais mourir sous le regard de la vie.
Partir dans la lumière
Riant dans le vent
Qui joue avec tous les épouvantails
Pour chasser les oiseaux
Avec ses gestes de paille.

Je ne veux pas chasser la vie.
Elle est la tunique de mes songes.
Elle m’habille de visions antiques
De lointains sur la mer.

Sur les rives aux brochets je pêcherai tes désirs.
Je les poursuivrai dans les courants
Où fraie le plaisir avec l’écume des couchants.

La vie hante la mort.

L’abîme de l’inconnu m’attend derrière la porte.
J’y plongerai le cœur léger
Quand le vent l’ouvrira à l’amour qui m’attend.

Juillet 2008