Je rentrerai tard ce soir

Je suis sorti
Ce soir
Ecouter les cannelliers
Respirer
Au bord de la solfatare du lac.
Les volcans attendent la pleine lune.
Nuages légers de soufre.
Odeur de tabac sur les aires endormies.

Il est des larmes de lagunes
Qui m’attendent.
Les îles s’en sont allées avec les “je t’aime”
Laissés sur les chemins de tous les dangers
Où tout s’évanouit dans les songes du passé.
Le sésame des lointains est presque mûr.
Les soleils n’en finissent pas d’y plonger.
Essaims de lucioles
D’étoiles filantes
Sous le silence des mûriers.

Les champs de lin bleuissent avec l’aube.
Les prières du vent s’enroulent sur les trembles.
Les songes n’arrivent pas à croire à leurs songes.
Ils espèrent un réveil après les pluies
Après les brumes où tout s’estompe.

Immensité.

Un train sans départ
Sans arrivée.
Les acacias sont transparents.
La plaine est vaste.
L’infini a des regrets.

La médiocrité
Si banale
Avance toujours la tête haute.

Il est tard.

Février 2008